Extrait d"un tableau de Spitzweg représentant un bibliothécaire

Jésus ne parle pas tellement du mariage et les évangiles ne nous disent rien concernant la situation personnelle de Jésus, cela veut dire que cela ne nous regarde pas, que cela n’a pas d’importance concernant notre salut que Jésus ait été marié ou non. Cela veut dire aussi que le secret d’une belle vie, d’une vie féconde et vraie, n’est pas dans le fait d’être marié ou d’être célibataire, mais dans une façon d’être qu’il est essentiel de vivre que l’on soit célibataire ou marié, en aimant Dieu et son prochain comme soi-même.

Le mariage est un engagement des deux conjoints dans la fidélité, pour toute la vie. Le mariage chrétien comprend plusieurs dimensions qui se complètent :

  • Il est d’abord un engagement qui se fait dans le secret des cœurs,
  • Il a également une dimension sociale à la Mairie,
  • Et il a enfin une dimension spirituelle et religieuse, en demandant à Dieu de bénir ces engagements et la vie qui s’ouvre ainsi. Cette cérémonie est également l’occasion pour les époux de dire à leurs proches qu’ils comptent sur eux et de partager avec eux ce qui fait le cœur de leur foi.

L’union des deux conjoints ne se fait pas en une seconde, mais elle est sans cesse à construire, car nous changeons tous, heureusement, nous évoluons. C’est pourquoi il est tellement utile de laisser une place à Dieu, au Créateur, pour qu’il poursuive son œuvre d’union entre les deux époux chaque jour de leur vie, et pas seulement le jour du mariage. Au cours de la cérémonie, une Bible est remise aux époux pour manifester cette réalité et qu’ils puissent nourrir leur réflexion, leur dialogue entre eux deux, et leur prière grâce à la lecture de la Bible ensemble. Inviter les personnes sur qui l’on compte et chercher ensemble quelles sont les espérances du couple, ce qui les fait vivre comme foi et comme idéaux, tout cela participe à la constitution du couple.

Si la cérémonie de mariage n’est pas appelée « un sacrement » dans le protestantisme, ce n’est pas parce que le mariage ne serait pas hautement considéré, ou qu’il ne serait pas sacré. Mis simplement à cause de la définition de la notion de sacrement (voir ce mot). Dans le protestantisme, nous tenons à ce que tous et toutes puissent recevoir tous les sacrements donnés par l’église, pour bien marquer l’égalité de chacun devant Dieu. Or, tous ne sont pas mariés, tous ne sont pas pasteurs, et si ces cérémonies de mariage et de consécration (ou ordination) de pasteur existent, tous n’y sont pas appelés.

Le mariage chrétien est pour toute la vie, dans la fidélité. Il arrive qu’un couple divorce, c’est un échec dont la faute revient parfois plus à l’un qu’à l’autre des époux, parfois la responsabilité de cet échec est partagée entre les deux époux. Dieu accompagne ces familles, parfois il peut aider à une réconciliation, parfois il doit se résigner à cette séparation, peut-être tenter aussi de les orienter afin qu’ils trouvent, enfin, l’homme et la femme de leur vie et puissent constituer de vrais couples. Il ne peut pas y avoir de règle générale en ce domaine, il n’y a que des cas particuliers. En cas de divorce, au moins, les deux ex-époux pourront faire tout ce qu’ils peuvent, même unilatéralement, pour que cette séparation se fasse de la manière la plus respectueuse, la plus fraternelle possible. Il est en particulier indispensable quand il y a des enfants, que jamais ils n’entendent leurs parents dire du mal l’un de l’autre.

 

Marc Pernot

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